Revue de Presse :

Dans son édition du 29 janvier 2011, faisant écho à un article du 25 janvier dernier, le journal La Dépêche révèle le choix de la Commission Régionale du Patrimoine et des Sites (CRPS) à propos de la prison Saint-Michel qui risque d’avoir pour conséquence de donner la possibilité d’accorder une autorisation de construction à un promoteur sur une partie du site.

 

Prison St-Michel : l'indignation

Seuls le castelet et la cour d'honneur (premier plan) méritent d'être inscrits selon la CRPS.

La commission des sites a émis, hier à Toulouse, un avis favorable à l'inscription d'une partie mineure de la prison Saint-Michel, au titre des monuments historiques.

C'est un peu comme si on n'avait classé que le cloître des Jacobins et pas l'église, avec son fameux pilier en forme de palmier. La commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), réunie hier à Toulouse, a émis un avis favorable à l'inscription partielle de la prison Saint-Michel au titre des monuments historiques.

Cohen dénonce la méthode

Seul le castelet (la partie la plus kitsch donnant sur la Grande rue Saint-Michel avec ses deux tours crénelées) et la cour d'honneur (là où a été exécuté le Résistant Marcel Langer et où se déroulent les commémorations avec les anciens combattants) seraient inscrits monuments historiques, si le préfet suit l'avis de la CRPS.

Une protection a minima qui ne satisfera personne, si ce n'est les partisans de la construction sauvage, et qui paraît surprenante.

La partie la plus typique de la prison, c'est-à-dire l'étoile constituée par les cinq ailes et la rotonde centrale, ne serait pas protégée, dans cette optique.

Une partie qui constitue pourtant l'essentiel de ce genre de bâtiment pénitentiaire de type philadelphien. Une partie qui, en restant debout, empêcherait tout projet de construction sur le site.

Cette partie démolie, l'Etat pourra vendre le site au prix fort à la promotion privée.

Pierre Cohen « dénonce la méthode qui a imposé aux membres de la Commission de ne se prononcer que sur une protection partielle » et estime : « Cette décision risque de livrer un élément majeur du patrimoine historique et architectural toulousain aux spéculations, à l'encontre de ce que souhaitaient les Toulousains et l'ensemble des élus. Je regrette que la mobilisation […] pour sauvegarder un site de mémoire unique n'ait pas été suivi d'effets ».

Un avis qui ne classe pas les briques, en somme.